Publié le 19/03/2015 par Anaïse
Anaïse

Sennheiser, à la poursuite du son parfait

L’histoire de la firme allemande commence en 1945,  juste quelques semaines après la fin de la seconde guerre mondiale. Fritz Sennheiser et sept de ses amis ingénieurs de l’université de Hanovre décident de s’unir pour créer un laboratoire devant servir la création électronique. L’endroit se nommera Laboratorium Wennebostel, du nom du village où il avait été déplacé à cause de la guerre. 

Naturellement, l’entreprise ainsi constituée s’appellera Labor W. et son premier produit sera un voltmètre (appareil de mesure de la tension électrique).

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Sennheiser, une histoire en décades

La création du premier micro intervient l’année suivante, en 1946. Et comme chaque année il va se passer quelque chose, voyons comment la société a évolué au fil des décades.



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Les premiers locaux de Labor W à Wennbostel dans cette maison à colombages

Sennheiser, 1945 - 1955

En 1945, Fritz fonde la société qui s’appelle alors Labor W. En 1946, Siemens lance un appel d’offre : il cherche une entreprise capable de fabriquer un micro. Labor W accepte de relever le challenge et sort le DM-1 (Desired Microphone). En 1946, l’équipe se dit qu’elle pourrait très bien améliorer le concept et décide de sortir son propre modèle, le DM-2. Rien à voir avec le modèle précédent, le DM-2 est un micro moderne et de haute qualité que le marché accueille immédiatement très favorablement.

C’est également en 1947 que Fritz enregistre officiellement Lab W comme une entreprise de service en électronique / radio. En 1948, Lab W étend son catalogue d’appareils de mesure, quelque part, sa vocation première, puis en 1949, travaille sur la fabrication d’équipements géophysiques et autres géophones.

Mais, dans le même temps, la partie micro continue à s’étoffer avec d’abord le DM-3, surnommé le micro invisible du fait que l’entrée son et le capteur étaient séparés. Parallèlement, le DM-4 arrivait sur le marché en tant que premier micro à compensation de bruit. Un micro robuste, apte à fonctionner en milieu bruyant et qui devint rapidement le favori des vendeurs ambulants. Il fut également surnommé Bug Hammer / marteau à punaise, car souvent utilisé pour tuer des insectes, de par sa forme et sa robustesse !

En 1950, Lab W produit des transformateurs pour micros en tant que pièces détachées et surtout, présente ses premiers amplificateurs mélangeurs et préamplificateurs à l’exposition "Consumer Electronics Fair Funkausstellung", un rendez-vous important pour les fabricants allemands d’électronique. En 1952, Lab W ajoute des écouteurs miniatures magnétiques (HM 11, HM 21) à son catalogue. La miniaturisation devient la clé du succès dans tous les domaines.

En 1953, Lab W introduit les transformateurs miniatures utilisés dans les appareils auditifs, mais c’est surtout la sortie du micro de reportage MD 21 qui signe un nouveau départ. En fait, le MD 21 devient quasiment un classique pour les reporters tant pas sa forme longiligne que sa robustesse. La marque est désormais synonyme de qualité dans le milieu électronique.

En 54, Lab W présente le premier micro à tube d'interférence pour l'industrie de la télévision et de la vidéo. 1955, dix ans après sa fondation, Lab W emploie un effectif de 250 personnes. La construction d’un nouveau complexe de bâtiments est prévue.


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Les DM 1, DM 2, DM 3 et DM 4


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 Le MD 21  Construction d’un nouveau complexe en 1955


Sennheiser, 1956 – 1965

Le successeur du micro de 1954, le MD 82 « Telemicro-phone », fait une percée majeure en 1956. Année qui permettra également au MD 93 de voir le jour, un micro doté d’un transducteur réversible pouvant être utilisé comme haut-parleur pour les machines à dicter, par exemple. 1957 est un tournant, puisque la firme sort le premier micro sans fil destiné à la télévision professionnelle et la scène. Il est développé en coopération avec le diffuseur allemand NDR.

Dès 1958, le système est commercialisé avec Telefunken sous le nom de Mikroport. Mais l’événement marquant de cette année 58 est le changement de nom de Labor W en Sennheiser Electronic. La raison de ce changement provient du premier ministre australien de l’époque, lorsqu’il refusa d’utiliser un micro Labor W. Il crût qu’il s’agissait d’un micro pour syndicaliste, en faisant une erreur sur la traduction du mot Labor (Labor pour laboratoire) allemand ramené à sa version anglaise (travail, main d’œuvre).

Une nouvelle aventure démarre ! En 1959 apparaît le MDS-1, un micro stéréo avec 2 capteurs bien différenciés, alors que l’université technique de Hanovre nomme Fritz Sennheiser professeur honoraire. 1960 marque l’introduction du MD 421, un micro devenu classique, grâce à ses performances extraordinaires pour l’époque.

En 1961, Sennheiser construit son premier répondeur pour Telefunken, mais durant la Foire industrielle allemande, la société présente les premiers échantillons d'un micro à condensateur HF, date qui marque la naissance de la célèbre série MKH. Plus anecdotique, bien que très employé de nos jours, l’arrivée en 62 du premier moniteur pour bébé nommé Babysitter. 1965 voit l’arrivée d’une mixette, la M 101 et celle du premier système Hi-Fi pour la maison, le Philarmonie, avec enceintes actives.

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Le nouveau logo de 1958, le MD 82, le MD 93 et le classique MD 421

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Le Mikroport, le micro précurseur de la série MKH et le système Hi-Fi Philarmonie

Sennheiser, 1966 – 1975

Le MD 411 débute l’année 1966, un micro super cardioïde à impédance switchable, développé après de nombreux tests en laboratoire. Pour démontrer sa directivité exceptionnelle, il a été placé dans une chambre de réverbération en compagnie d’un micro cardioïde et d’un omnidirectionnel, à savoir des microphones avec peu ou pas de directivité. Seul le MD 411 a produit un enregistrement acceptable dans ces conditions extrêmes.

1968 représente également un tournant de l’industrie électronique dans son ensemble puisque Sennheiser lance le premier casque ouvert au monde. Avec plus de 10 millions d'unités vendues, le HD 414 reste un best-seller absolu et continue quelque part d’influencer le marché actuel du casque, après en avoir défini les axes principaux.

Dans le même temps, le MK 12 apparait comme le premier micro cravate à condensateur professionnel pour la transmission HF. En 71, c’est le MD 441 qui est plébiscité, à la fois par les jazzmen …et Leonid Brejnev pour ses discours ! 1972 voit la présentation de la gamme MKE de micros à condensateur prépolarisés. Les développements se poursuivent autour des systèmes à têtes artificielles type mannequin pour simuler au plus près les enregistrements stéréo.

En 1975, Sennheiser présente la transmission du son par infrarouge.

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 Le MD 411, le casque HD 414, le MD 441 avec Brejnev et le système infrarouge de 1975

Sennheiser, 1976 – 1985

Le 1er mars 76, Jörg, le fils de Fritz, devient directeur technique de Sennheiser. Jörg a démontré bien avant de rejoindre la firme familiale tout son intérêt pour la technologie, ayant d’abord travaillé comme ingénieur pour Siemens. Vient ensuite l'ouverture d'un second site de production à Burgdorf. En 1977, Sennheiser lance l’unipolaire 2000, premier casque à électret ouvert au monde. Puis en 1978, c’est le Vocoder VSM 201 qui arrive sur le marché. Après l'énorme succès des instruments électroniques, le VSM 201 plonge la voix humaine dans le même univers sonore.

Enfin, toujours en 78, c’est l’arrivée du rack de réception multi canaux à usage professionnel qui marque les esprits, en améliorant considérablement la fiabilité de la transmission. 1979 voit le développement du système compresseur/expanseur HiDyn. Mais en 1982, le SKM 4031-TV sans fil jette les bases de ce que deviendront les systèmes HF Sennheiser dans les années à venir. Et dans le même temps, le Dr. Fritz Sennheiser remet la direction de l’entreprise entre les mains de son fils, le professeur Dr. Jörg Sennheiser. Une page se tourne.

Toujours à la recherche de l’innovation, Sennheiser sort le MKE 2, le plus petit micro cravate de son époque, suivi d’un autre modèle, directionnel cette fois, le MKE 40.

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 Jörg en 1976, le SKM 4031-TV et la passation de pouvoir de Fritz à Jörg en 1982

 

Sennheiser, 1986 – 1995

Après avoir développé des micros et des casques, Sennheiser mêle les 2 technologies pour sortir le premier casque / micro équipé du système de réduction de bruit actif Noiseguard, à destination des pilotes de la Lufthansa. Cette même année 1987, Fritz est honoré à la cérémonie des 59th Academy Awards, pour le micro canon MKH 816.

C’est en 1988 que Sennheiser France est créée. En 89, le mélangeur WM 1 sans fil pour les émissions en extérieur voit le jour. En 1990, une usine est créée à Tullamore en Irlande en même temps que Sennheiser UK. Dans la foulée, Sennheiser Electronic Corporation arrive aux USA.

En 1991, Georg Neumann GmbH, Berlin, fait désormais partie du Groupe Sennheiser. La firme s’implante au Benelux puis au Canada. L’année 1991 se termine sur le lancement du meilleur casque au monde, l'Orpheus, électrostatique avec amplificateur à tubes, un challenge que s’était lancée la société elle-même !

En 1992, Sennheiser Asia voit le jour, le système IS 850, un casque infra rouge numérique est mis sur le marché en 1993, accompagné par le micro HF SKM 5000, un modèle qui préfigure les modèles HF que nous connaissons aujourd’hui. Le premier casque sans fil Sennheiser est produit en 1995, c’est le RS 5. L’année 1995 se conclut par l’ouverture de Sennheiser Hollande et Mexique.


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 Le casque avec la technologie Noiseguard, l'arrivée de Neumann dans le groupe Sennheiser et le micro HF SKM 5000

 

Sennheiser, 1996 – 2000

La société débute l’année 96 en recevant un Emmy Award pour les développements d'avant-garde en matière de technologie HF. En 97, Sennheiser se dote d’un second département R&D à Burbank, Californie. Mais c’est en 1998 que Sennheiser prend un tournant important : plutôt que décider de délocaliser sa production en Asie comme une grande majorité de ses concurrents, la société préfère investir plus de 10 millions de Marks dans une ligne de production automatisée ultra moderne pour sa nouvelle gamme de micros Evolution. L’idée, produire sur place des micros haut de gamme à prix abordables.

En 1999, la série Evolution est étendue aux micros sans fil. Cette année-là, la National Academy of Recording Arts and Sciences décerne son Grammy technique à Georg Neumann GmbH. 2000 marque l’ouverture de la quatrième usine Sennheiser à Albuquerque, USA, et la marque remporte le prix allemand de l'innovation de l'industrie pour le haut-parleur directionnel AudioBeam. Puis, survient le lancement du MKH 800, le premier microphone à condensateur de studio à utiliser pleinement la (plus large) gamme de fréquences des nouveaux formats audio numériques.

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 La série HF Evolution et le MKH 800

 

Sennheiser, 2001 – 2010

Sennheiser réalise la première installation d’un système de visite guidée, le GuidePort. Le principe réside dans le fait que le visiteur reçoit des informations spécifiques au stand devant lequel il se tient. En 2002, le SKM 5000 N/KK 105S est un micro HF co-construit par Sennheiser et Neumann. Suit l’ouverture d'une nouvelle et plus grande unité de fabrication pour Sennheiser Irlande.

Toujours en 2002, Fritz reçoit la médaille d'or lors de l’AES pour l’ensemble de ses réalisations. Sennheiser colle à l’actualité en proposant des ensemble micro / casques à destination des gamers du monde entier et sort dans la foulée le micro de studio numérique répondant à la norme AES 42, développé par Georg Neumann GmbH. En 2004, la deuxième génération du système de micros HF evolution est lancée sous le nom Evolution Wireless G2.

En 2005, Klein + Hummel, le spécialiste des HP de monitoring, rejoint le groupe Sennheiser. Entre 2006 et 2008, Sennheiser s’implante au nord de Copenhague, avec des succursales au Danemark, en Norvège, en Finlande et en Suède, à Moscou, en Inde, au Japon et crée Sennheiser Innovation (Schweiz) AG, dans le but d'identifier les tendances du marché et les besoins des clients dans les cinq ans ou plus. La société emploie désormais plus de 2100 personnes.

En 2009, le HD 800 est un casque haut de gamme à destination des audiophiles, la gamme HF Evolution passe en 3ème génération et Sennheiser ouvre à Beijing en Chine. 2010 est l’année du décès de Fritz à l’âge de 98 ans, année qui voit l’ouverture d’un nouveau centre de production et de fabrication dans son QG de Wennbostel, là où tout avait commencé !

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 La médaile d'or à l'AES pour Fritz, le système HF Evolution G2, Klein & Hummel rejoint le groupe Sennheiser en 2005


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 Décès de Fritz Sennheiser en 2010 à l'âge de 98 ans et ouverture d'un nouveau centre de production à Wennbostel

 

Sennheiser, de 2011 à nos jours

Daniel et Andreas Sennheiser, petit-fils du fondateur de la société, se joignent au conseil d'administration. En 2012, avec l'introduction du Digital 9000, Sennheiser offre un système numérique HF capable de transmettre les signaux audio non compressés, sans artefact et avec une grande dynamique. Le système a été développé pour le broadcast, le théâtre et les comédies musicales, ainsi que pour la prise de son de concerts en haute définition.

Le HDVD 800 numérique et le HDVA 600 analogique présentent une conception entièrement symétrique. Ils promettent une expérience d'écoute unique et s'harmonisent parfaitement avec les casques audiophiles HD 800, HD 700, HD 650 et HD 600 de la marque. En 2013, Daniel et Andreas assument la responsabilité globale de l'entreprise en devenant PDG et partagent le rôle de porte-parole du conseil de direction à compter du 1er juillet. Sennheiser ouvre des filiales en Australie et en Nouvelle-Zélande. L’histoire continue !


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La relève familiale est assurée chez Sennheiser avec Daniel et Adreas, les petits fils de Fritz aux commandes de la société

Publié le 19/03/2015 par Anaïse
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